Bonjour,
Je viens de signer la pétition « Bannir tout emballage en plastique à usage unique avant fin 2020 ! ». Cette cause me tient à cœur et j’aimerais que le plus de monde possible soit au courant et signe cette pétition.
Voici le lien:
https://www.leslignesbougent.org/petitions/bannir-emballage-plastique-usage-unique-2020/

Les Lignes Bougent
 
 L'urgence de sortir du plastique en France Chers lecteurs,
Depuis quelques années, l'opinion publique a été sensibilisée au problème des déchets en plastique dans le monde.
On sait qu'il existe un 7è continent de plastique quelque part dans le Pacifique qui se déplace au gré des vagues et des vents1.
Il est grand comme la Mongolie !
Ce plastique se détériore.
Il se transforme en microparticules.
Celles-ci se mélangent au plancton.
Les microcrustacés sont bouffis de plastique. Les poissons les avalent, les oiseaux les croquent, les baleines les engloutissent...
Sur les côtes de toutes les îles, de tous les continents du monde on trouve régulièrement échoués, des phoques2 ou des baleines3 !
Leurs estomacs sont saturés de plastiques. Ils meurent étouffés.
Imaginer un instant que cette tragédie puisse épargner les humains est naïf et irresponsable.
Les humains mangent des poissons au plastique
Ils s’intoxiquent à leur tour. Mais ils ne s’en rendent pas compte tout de suite.
En France, c’est un néphrologue, c’est-à-dire un spécialiste des reins, le Pr Gilbert Deray qui tire la sonnette d’alarme.
Selon lui, consommer plus de deux fois du poisson par semaine est dangereux pour la santé en raison du plastique qu’il contient4.
Ce médecin recommande même d’éviter les fruits de mer !
Car les plastiques sont des perturbateurs endocriniens.
En avaler régulièrement peut influer sur vos hormones. Cela augmente votre risque de cancer, de maladies de civilisation, et pour les femmes enceintes de malformation de leur bébé4.
Les pouvoirs publics et les industriels ont conscience de ce problème.
Mais personne ne veut VRAIMENT le résoudre.
Le foisonnement des emballages
Dans les années 60, face à l'arrivée de nouveaux déchets comme les bouteilles en plastique, on a cru que la mise en place d'un système de recyclage serait LA solution.
Et c'est vrai, sur le papier, ce système "circulaire" pouvait satisfaire tout le monde :
  • les citoyens responsables triaient ;
  • les collectivités récupéraient ;
  • les industriels conditionnaient à nouveau…
  • Mais la réalité du terrain est bien différente.
    D'abord, la production de plastique a augmenté de manière exponentielle.
    Dans le monde, la production est passé de 1 million de tonnes en 1950 à 359 millions en 20185.
    Et la moitié des plastiques produits sont des plastiques éphémères ou à usage unique !
    Cela fait 180 millions de tonnes de plastique par an qui sont, de fait, exclues du recyclage !
    Cette partie-là devrait être tout bonnement interdite.
    Ce sont les emballages par exemple. Bien souvent, ils ne servent qu’une fois. Ils ne sont pas recyclés mais incinérés.
    Et vous l'aurez remarqué, dans les supermarchés les produits bio sont souvent les plus “plastifiés” ! Quelle contradiction !
     Bannir tout  emballage en plastique 

    à usage unique avant fin 2020 !
    Une surface de plus d'1,6 millions de km2, soit 3 fois la France, contenant plusieurs milliards de détritus plastiques navigue dans l'Océan Pacifique.

    La chaîne alimentaire est contaminée par cette pollution maritime : nous nous intoxiquons avec le plastique que nous jetons !

    Pensons à notre santé, à l'environnement et à l'avenir de nos enfants. Signons la pétition pour abandonner les emballages à usage unique au plus vite.Je signe la pétition
     

    Recyclable n'est pas recyclé  Par ailleurs, il arrive que des produits étiquetés comme “recyclables” ne soient pas recyclés.
    Par exemple, Flore Berlingen, directrice de l’association “Zéro Waste France” révèle que Starbucks met en avant le fait que les couvercles en polypropylène de ses boissons sont recyclables alors qu’il n'existe pas de filière de recyclage de ce matériau en France5.
    Ces couvercles sont donc incinérés...
    En France 1 million de tonnes d'emballages en plastique sont mises sur le marché chaque année.
    500 000 tonnes ne sont PAS recyclées !
    Cela explique aisément pourquoi le nombre de décharges publiques et de centres d'incinération a été démultiplié ces dernières années sur le territoire français5.
     La naissance d'une économie des déchets
    Cette évolution a créé un nouveau secteur économique : la gestion des déchets.
    Elle représente une part considérable des dépenses des communes.
    C'est un marché de 20 milliards d'euros par an, dont 14 milliards relèvent des collectivités locales.
    Toutes les entreprises qui vivent de cette activité s'accommodent assez bien de l'augmentation des déchets.
    En France, un système complexe a été mis en place autour d'un organisme public appelé Citeo.
    Cette administration est chargée de coordonner le secteur et de le surveiller grâce à un mécanisme de bonus/malus.
    Mais ce système ne résoudra pas la question de la pollution au plastique.
    Il est complexe, il rémunère trop bien ses dirigeants, dont la gestion a été remise en cause à plusieurs reprises par la Cour des comptes, et il est lui-même dépendant des déchets5.
     Les citoyens ne sont PAS coupables
    Il y a donc une division croissante entre les aspirations du public, qui continue à trier consciencieusement ses déchets, et celles des industriels qui en ajoutent toujours plus sur le marché.
    Pendant longtemps, les limites du recyclage ont été imputées aux consommateurs.
    On culpabilisait les populations qui n’appliquaient pas assez bien le tri sélectif.
    Mais même dans les pays où le tri sélectif se fait très bien, comme dans les pays du Nord de l'Europe, le recyclage n'atteint pas plus de 60% des produits.
    Et comme les volumes continuent d'augmenter, le nombre de déchets aussi.
     Les engagements des industriels ne valent pas grand-chose
    En France, en février 2019, le gouvernement et treize géants de l'industrie agroalimentaire et de la grande distribution ont signé le Pacte national sur les emballages plastiques6.
    Ce document contient de nombreuses promesses.
    Par exemple il affirme dans ses articles 3 et 4 :
  • 3. “Tous les emballages en plastique sont 100% recyclables, réutilisables ou compostables.”
  • 4. “En pratique, tous les emballages en plastique sont recyclés, réutilisés ou compostés.”
  • Ces déclarations d’intentions pourraient être louables.
    Mais elles donnent une impression fausse : elle laisse imaginer qu’un système circulaire fermé est possible.
    Ce n’est pas le cas. Car le recyclage à l'infini n'existe pas.
    Il y a toujours une limite.
    Pour les 50% de plastiques que l'on peut recycler, il y a rarement plus de 5 réutilisations possibles, et encore la qualité de la matière se dégrade à chaque fois.
    Le recyclage n'est souvent possible que si l'on mélange les déchets recyclés à de la matière neuve.
    Par ailleurs, la présence d’additifs dans de nombreux plastiques les rendent difficiles à recycler. Dans ce cas, ils sont incinérés.
    Enfin, la survenue de la crise sanitaire et du confinement à peine un an après ces engagements a constitué un formidable retour en arrière.
    Le plastique jetable est revenu en force, notamment avec les masques, tandis que les ventes dans l’agroalimentaire ont explosé et la consommation d’emballages plastiques avec...
     Interdire le plastique à usage unique dès 2025
    La seule manière de sortir du problème des déchets plastiques en France est de commencer par interdire dès 2025 les plastiques à usage unique ou éphémère.
    Le gouvernement s'est engagé à le faire en 2040.
    Mais cette date est trop lointaine.
    C'est un simple report du problème.
    Or il y a urgence ! Le 7è continent s'agrandit de jour en jour !
    Nos rivières, nos sources, notre eau minérale sont de plus en plus gorgées de plastique !
    Même l’eau minérale ou de source peut contenir des résidus de plastique4 !Harmoniser les emballages réutilisables
    Pour sortir de cette impasse il y a deux voies possibles :
  • soit on utilise des plastiques naturels comme le “plastique de chanvre” ; Il présente l’avantage d’être biodégradable. Mais il faut organiser une filière et cela prend du temps.
  • soit on harmonise les emballages réutilisables : tous les pots de yaourts ou de confiture seraient harmonisés à travers l’union européenne : une seule taille, une seule matière, le verre.
  • Sans doute une combinaison des deux est-elle possible.
    Il est temps d'accélérer cet agenda.
    Car le plastique tue les animaux sauvages et tue les humains à petit feu. Il faut en sortir, vite !
    Solidairement,
    Julien P.S. : Vous avez déjà signé cette pétition ? Faites passer le message à votre entourage : transférez tout simplement cet email à vos contacts ou partagez cet article sur Facebook en cliquant ici.

    P.P.S. : vous voulez réagir à cet article ? Evoquez votre ressenti lors de la signature de la pétition ou cliquez ici pour laisser un commentaire au bas de cet article.emballage plastique Emballages en plastique  
    à usage unique : 
    les bannir avant fin 2020 !Une surface de plus d'1,6 millions de km2, soit 3 fois la France, contenant plusieurs milliards de détritus plastiques navigue dans l'Océan Pacifique.

    La chaîne alimentaire est contaminée par cette pollution maritime : nous nous intoxiquons avec le plastique que nous jetons !

    Pensons à notre santé, à l'environnement et à l'avenir de nos enfants. Signons la pétition pour abandonner les emballages à usage unique au plus vite.    Je signe la pétition     
     
     
     Références :
    1. https://information.tv5monde.com/info/le-7eme-continent-un-monstre-de-plastique-1863
    2. https://www.nationalgeographic.fr/environnement/ecosse-un-bebe-phoque-retrouve-mort-etouffe-par-du-plastique
    3. https://www.futura-sciences.com/planete/breves/baleine-baleine-echouee-100-kg-dechets-plastique-ventre-493/
    4. Pr Gilbert Deray, les pouvoirs extraordinaires du rein, Fayard, 2020
    5. Flore Berlingen, Recyclage, le grand enfumage : comment l’économie circulaire est devenue l’alibi du jetable, Rue de l’échiquier, 2020 
    6. https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/2019.02.21_Pacte_National_emballages_plastiques.pdf 
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    Les Lignes Bougent
    21, Place de la République
    75003 Paris
    France

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    Publié le 24 juillet 2018

    ENVIRONNEMENT

    [Un danger nommé plastique] Coton tige, paille, bouteille… 5 alternatives au plastique à usage unique

    Le plastique dans tous ses états. Novethic vous propose cette semaine de comprendre les enjeux d'un monde qui ne jure que par ce dérivé du pétrole. Aujourd'hui, cap sur les alternatives de cinq objets du quotidien que l'on retrouve souvent dans les océans : bouteilles d'eau, pailles, film étirable, cotons-tiges et brosses à dents. 

    D'ici 2050, il pourrait y avoir plus de plastique que de poisson dans l'océan.
    @Pixabay

    De 1950 à 2015, 6,3 milliards de tonnes de déchets plastiques ont été accumulées par l'humanité. Une petite partie a été incinérée ou recyclée (21%) mais la grande majorité s’est retrouvée dans les décharges ou pire dans la nature et les océans (79%). Les consommateurs prennent conscience que le temps est venu d'utiliser avec plus de parcimonie cette matière au coeur de nos activités quotidiennes. 

    Les pailles 

    En France, chaque jour, près de 9 millions de pailles sont jetées, rien que dans la restauration rapide. Or celles-ci, petites et légères, sont très nocives pour les animaux marins et les poissons. Pour les accrocs des pailles, d’autres choix existent. Une des plus prometteuses, la Finalstraw, est une paille en acier inoxydable rigide et pliable qui se range dans un étui de la taille d’un porte-clés. Vous pouvez aussi opter pour une paille en bambou écoresponsable, des pailles en verre, en papier réutilisable ou même en amidon de maïs 100 % biodégradable et compostable. 

    Les cotons-tiges

    D’ici 2020, vous ne pourrez plus acheter de cotons-tiges dont le bâtonnet est en plastique. Une interdiction votée dans le cadre de la loi biodiversité. Une victoire pour les associations environnementales, les cotons-tiges se trouvent dans le top 10 des déchets les plus répandus sur les plages. Pour y remédier, sans attendre l’interdiction, des solutions existent.

    Vous pouvez essayer le coton-tige en papier de la marque Douce Nature, dont le coton est non blanchi au chlore et issu de l’agriculture bio et du commerce équitable. Ou encore les cure-oreilles japonais qui sont un petit bâton en bambou réutilisable.

    Les bouteilles d’eau

    Sept milliards de bouteilles sont vendues chaque année dans l’Hexagone. Pour limiter les dégâts, les consommateurs peuvent se tourner vers des contenants plus durables. Très en vogue, on trouve les bulles d’eau végétale, développées par exemple par Ooho. De la taille d’une balle de ping-pong, ces bulles contiennent de l’eau enfermée dans une fine membrane biodégradable et comestible à base d’algues et de plantes.

    Dans le même ordre d'idée, on pourrait aussi utiliser des bouteilles en algues, conçu par un étudiant islandais en design, Ari Jonsson, mais il faudra encore attendre leur commercialisation. En attendant, les gourdes en inox, très hygiéniques, feront l'affaire.

    Le film étirable 

    Pour couvrir les plats, les consommateurs utilisent du film étirable. Or une fois dans les océans, ces plastiques fins sont souvent confondus avec des méduses par certains animaux, comme les tortues, et finissent dans leur gosier. Certes, du cellophane biodégradable existe, mais pour être encore plus économe, on peut opter pour des films alimentaires lavables, vendus à la Maison Zéro Déchet à Paris ou sur Internet. 

    La brosse à dents            

    On en a peu conscience, mais les brosses à dents sont un fléau. Plus de 4,7 milliards se retrouvent dans les décharges et une partie dans les mers, chaque année. Faut-il arrêter ce geste d'hygiène ? Bien sûr que non, mais des alternatives s'offrent à vous. La brosse à dents Bopseptyl est entièrement faite à partir de déchets industriels recyclés. Il existe également des brosses à dents en bambou avec des poils en nylon.

    Marina Fabre

    © 2018 Novethic - Tous droits réservés

    Publié le 24 juillet 2018

    ENVIRONNEMENT

    [Vidéo] Saint-Domingue, submergé par une mer de plastique, prouve que nous avons saturé l’océan de nos déchets

    60 tonnes de déchets plastiques ont été retirées en 6 jours sur les plages de Saint-Domingue… en vain. Les grandes marées ont rejeté 12 000 tonnes de déchets sur Mumbai. Des phénomènes de plus en plus courants sur la planète signifiant que nous avons largement dépassé la capacité de nos océans à être notre poubelle.

    Décidément, l’océan n’accepte plus d’être la poubelle de l’Humanité. Il y a quelques jours, il recrachait sur Mumbai en Inde 12 000 tonnes de déchets. Actuellement, à 14 000 kilomètres de là, à Saint-Domingue, ce sont des dizaines de tonnes qui souillent les plages - censément paradisiaques - et qui flottent sur le littoral. Et la capitale de la République dominicaine n’est pas en mesure de faire face.

    C’est l’ONG Parley for Ocean qui a permis de mesurer l’ampleur du drame en diffusant une vidéo sur les réseaux sociaux. On y voit un tapis de déchets plastiques qui ondule au gré des vagues,

    sans que l’on ne parvienne jamais à voir la moindre goutte d’eau tant les détritus sont compacts. Ces six derniers jours, 60 tonnes de déchets ont déjà été récupérées, ce qui n’est rien en comparaison de ce que la mer charrie chaque jour vers le rivage.

    Au-delà de l’Inde et des Caraïbes, ce type de scène se multiplie ces dernières années. De telles quantités de déchets plastiques ont été observées au Honduras, à Bali et même en Arctique. Sans compter les cas d’animaux marins qui s’échouent sur la plage après avoir ingurgité des sacs et films plastiques, comme ce cachalot retrouvé mort sur une plage espagnole en avril dernier.

    Selon des études concordantes, il y aurait plus de 5 milliards d’objets plastiques flottant dans les océans de la planète, représentant au moins 250 000 tonnes de matières. Le célèbre surfer, Kelly Slater, engagé sur la protection des océans et des requins, a relayé la vidéo sur Instagram et cite l’apnéiste Kimi Wermer : "On nous a vendu le concept d'une société du tout-jetable : plus on est civilisés, plus tout doit être "pratique". Pourquoi faire la vaisselle quand on peut la jeter ? Pourquoi prendre soin des choses si on peut les jeter aussitôt ? On fabriquera ces choses pour pas chères qu’on jette ailleurs (…) Sauf qu'il n'y a pas de "ailleurs", Ça N'EXISTE PAS."

    Ludovic Dupin @LudovicDupin

    60 tonnes de déchets plastiques ont été retirées ces six derniers jours des plages de Saint-Domingue.
    @ParleyForOcean


    © 2018 Novethic - Tous droits réservés

    Publié le 02 août 2018

    ENVIRONNEMENT

    Des sacs plastiques retrouvés à 11 000 mètres de profondeur au fond de la fosse des Mariannes

    Les contes et légendes ont toujours imaginé que les abysses abritaient, le Léviathan, Charybde et Scylla, le Kraken ou même Cthulhu. Finalement, le monstre qu’on y découvre est né de la main de l’homme : c’est le plastique. On en trouve jusqu’au fond de la fosse des Mariannes dans l’océan Pacifique… à 11 kilomètres sous la surface.

    Qui aurait l’idée de vivre au sein de sa propre poubelle ? L’Humanité visiblement. Car il n’y a plus un recoin du globe qui n’a pas été souillé. Les écosystèmes et ressources naturelles des grands fonds océaniques sont à peine explorés et encore moins connus. Pourtant, déjà, on y trouve des vieilles machines à laver, des pneus, des vêtements et du plastique.

    Depuis plus de 30 ans, le Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology (JAMSTEC), une agence nippone qui catalogue le vivant sur terre et dans les océans, a fait une triste compilation. Elle référence les objets humains retrouvés sur le plancher océanique à l’occasion de plongées scientifiques. Dans une liste enrichie de photos et de vidéos, le Jamstec a mis cette compilation en ligne à la disposition de tous.
     

    Sur 5 010 plongées, les scientifiques ont compté plus de 3 500 déchets ou débris, dont un tiers de micro-plastiques, c'est-à-dire de plus de cinq millimètres. Ainsi, vous trouverez une tête de mannequin à 6 277 mètres dans la fosse du Japon, des canettes à 7 324 mètres aux Iles Okinawa… Pire, il y a plusieurs sacs plastique posés à 10 898 mètres de profondeur dans la fosse des Mariannes. Ce gouffre, le plus profond de la planète, atteint 11 000 mètres.

    Des matériaux à usage unique

    Se basant sur cet inventaire, le Jamstec et le Global Oceanic Data Center (GODAC) ont publié une étude dans Science en avril 2018. Les chercheurs y estiment la densité à 17 à 335 déchets par kilomètre carré entre 1 000 et 6 000 mètres de profondeur. Ils ajoutent que 89 % de ces objets sont des matériaux à usage unique comme des sacs plastique ou des emballages. Au-delà de 6 000 mètres de profondeur, ce taux atteint même 92 %.

    "La pollution plastique est en train de devenir l'une des menaces les plus sérieuses pour les écosystèmes océaniques", affirment les chercheurs. "Les leaders mondiaux, les scientifiques et les communautés reconnaissent la nécessité de mesures de gestion urgentes pour la durabilité des écosystèmes marins", veulent-ils croire.

    Reste que le travail est énorme. Selon un rapport de Greenpeace, ces dix dernières années, le monde a produit plus de plastiques que durant les 100 années précédentes. Nous produisons en moyenne 300 millions de tonnes de plastique par an, dont 8 et 12 millions de tonnes finissent dans nos océans.

    Ludovic Dupin @LudovicDupin

    Ces sacs plastiques se situent à 11 000 mètres de profondeur sous l'océan.
    @Jamstec


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    ENVIRONNEMENT

    [LE CHIFFRE] Jusqu’à 12 000 microparticules de plastique par litre d’eau dans l’Arctique

    Des chercheurs allemands ont découvert du plastique au coeur de la banquise de l'Arctique. Des milliers de microparticules y ont été piégés et seront relâchées dans les eaux quand la glace va fondre. Leur minuscule taille rend leur collecte très difficile. En revanche, les micro-organismes marins vont pouvoir très facilement les ingérer.  

    Le plastique est partout. Dans nos assiettes, dans les océans et aussi au cœur de la banquise, à des niveaux records. En faisant fondre des échantillons de banquise prélevés dans la zone arctique, des chercheurs allemands viennent en effet de découvrir que du plastique y était piégé. Jusqu’à 12 000 micro particules dans un seul litre d’eau. Un niveau deux à trois fois supérieur par rapport aux précédentes recherches.

    Au total, 17 sortes de plastiques ont été retrouvés. Il s’agit principalement de polyéthylène et de polypropylène utilisés dans les bouteilles, les sacs et les emballages. Mais de l’acétate de cellulose (issu des filtres de cigarette), du nylon, du polyester et de la peinture ont également été trouvés. Pour arriver jusqu’au pôle Nord, ces particules ont été transportées par les courants

    marins depuis notamment l'immense amas de déchets qui flotte au milieu du Pacifique Nord baptisé le "7ème continent".

    Six fois plus petits qu'un cheveu

    On parle ici de microparticules de plastique car leur taille est inférieure à cinq millimètres. Les deux tiers mesurent même un vingtième de millimètre au maximum, soit six fois moins qu'un cheveu humain. "Cela signifie qu’ils pourraient facilement être ingérés par les micro-organismes de l’Arctique", souligne Ilka Peeken, co-auteure de l’étude. "Personne ne sait de façon certaine à quel point ces particules minuscules de plastique sont dangereuses pour la vie marine, ou à terme pour les humains".

    Il est en revanche certain que lorsque la banquise va commencer à fondre, ces microplastiques vont être relâchés dans les eaux et venir s’ajouter aux 9 millions de tonnes de plastique qui rejoignent les océans chaque année. C’est l’équivalent d’un camion benne qui se décharge chaque minute. À ce rythme-là, les experts estiment qu’il y aura plus de plastique que de poissons dans l'océan d'ici 2050.

    Concepcion Alvarez,

    Avec la fonte des glaces, ces microplastiques vont être relâchés dans les eaux.
    @pxhere


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    Publié le 20 novembre 2017

    ENVIRONNEMENT

    Même dans les plus profonds océans, les animaux sont contaminés au plastique

    Même à plus de 11 kilomètres de profondeur, les estomacs des créatures marines contiennent des microfibres de plastique. C'est le résultat d'une étude menée par l'Université de Newcastle et publiée le 14 novembre. "Plus aucune zone, même la plus reculée, ne semble épargnée par la pollution au plastique", analyse le Dr Alan Jamieson qui a dirigé l'étude. 
     

    "C'est une découverte très inquiétante". Voilà comment le Dr Alan Jamieson qualifie les résultats de la recherche qu'il a dirigée à l'Université de Newcastle. Rendue publique le 14 novembre, cette étude montre que les fibres plastiques ont atteint "les gouffres les plus profonds de nos océans" et que les animaux aquatiques les ont déjà ingérés.

    Les chercheurs ont ainsi procédé à des tests à plus des profondeurs extrêmes dans l'océan pacifique. 50 % des animaux prélevés dans la fosse des Nouvelles-Hébrides (-7 000 mètres) contenaient des fibres artificielles et du plastique dans leur estomac. Ce taux atteignait même

    100 % dans la fosse des Mariannes (-11 000 mètres) de l'océan Pacifique, l'endroit le plus profond sur la Terre.

    "Plus aucune zone, même la plus reculée, n'est épargnée"

    "Les organismes vivants dans les profondeurs de la mer sont tributaires de la nourriture qui s'infiltre de la surface", explique le Dr Jamieson. Or, selon l'étude, plus de 300 millions de tonnes de plastiques jonchent les océans et plus de 250 000 tonnes flottent à la surface. En témoigne les photos publiées par la photographe Caroline Power montrant une grande barrière de... plastiques recouvrant une zone de la mer de Caraïbes censée être un refuge pour la biodiversité marine. "Plus aucune zone, même la plus reculée, ne semble épargnée par la pollution du plastique", souligne le chercheur.

    Les microfibres trouvées sont issues du textile comme le nylon par exemple, mais aussi de bouteilles plastiques ou des équipements de mer. "Nous avons estimé que nous devions faire cette étude étant donné l'accès unique que nous avons à certains des endroits les plus reculés du monde, et nous utilisons ces échantillons pour faire une déclaration poignante sur l'héritage de l'humanité", explique le Dr Alan Jamieson.

    L'humanité mange le plastique qu'elle rejette 

    Cette étude fait écho à une multitude de recherches universitaires publiées ces dernières années sur le même thème. Le 6 septembre, une étude publiée par Orb Media avait passé au crible des échantillons d'eau du robinet d'une douzaine de pays. Les résultats étaient sans appel : 83 % des échantillons étaient contaminés par des fibres plastiques. De même, dans la revue Scientific Report, une étude menée par des chercheurs malaisiens, français et britanniques avait révélé la présence de microparticules de plastiques dans 16 des 17 sels de tables provenant de 8 pays différents.

    Au final, l'humanité mange le plastique qu'elle rejette. Une étude publiée en janvier 2017 par l'université de Gand, en Belgique, a montré que les consommateurs de produits de la mer ingéraient jusqu'à 11 000 microparticules de plastique chaque année. Or, 1 % de ces microparticules sont absorbées par les tissus corporels.

    Marina Fabre

    100 % des estomacs des animaux marins testés dans la dans la fosse des Mariannes de l'océan Pacifique, soit l'endroit le plus profond de la Terre, contenaient des microparticules de plastique.
    Marina Fabre

    © 2018 Novethic - Tous droits réservés

     
     



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