La prévention des déchets... mieux vaut trois fois qu'une !

La prévention de la production de déchets recouvre l'ensemble des mesures et actions situées en amont de la prise en charge des déchets par un opérateur ou par la collectivité. Ces actions contribuent à limiter les impacts des déchets sur l'environnement et la santé, et facilitent leur gestion ultérieure grâce à la réduction des quantités et de la nocivité des déchets produits ou/et de leur caractère valorisable. La prévention a donc un aspect quantitatif (réduire le volume des déchets) et qualitatif (réduire leur nocivité).
Appliquer le principe des 3R - Réduction, Réutilisation, Recyclage, participe à cette prévention, reconnue comme fondamentale dans le droit européen tout comme en droit français depuis 1975… Réduire notre production quotidienne de déchets, c'est possible !

1. REDUCTION des déchets à la source… Une source d'inspiration

Parce qu'une limitation effective de nos déchets commence par des gestes simples, individuels et quotidiens, il est nécessaire de :
- Refuser les sacs plastique en apportant un sac personnel réutilisable (panier, caddie, sac en tissu...) ;
- Ne pas acheter de produits en portions individuelles ou en doses (riz en sachets pré-dosés, sucre en dosettes, biscuits en sachets individuels, thé en sachets...). Le café en mini doses, par exemple, utilise 10 fois plus d'emballages qu'en paquet de 250g ! ;
- Bannir les produits jetables tels que rasoirs, stylos, lingettes nettoyantes, vaisselle jetable, appareils photos... ;
- Boire l'eau du robinet plutôt que l'acheter en bouteille plastique, en se dotant éventuellement d'une carafe filtrante ou d'un filtre au robinet ;
- Eviter la vente à emporter qui génère de nombreux déchets ;
Parce que la réduction des déchets doit tout aussi bien être quantitative que qualitative, il est également nécessaire de :
- Limiter le recours systématique aux piles qui sont à l'origine d'une importante pollution en optant plutôt pour des piles rechargeables, des appareils mécaniques ou pouvant se brancher sur le secteur ;
- Privilégier l'utilisation de produits naturels exempts de substances chimiques se substituant aux produits d'entretien comme l'eau de javel, les insecticides, les herbicides et pesticides dont les conséquences sur l'environnement sont extrêmement néfastes ;

- Privilégier, pour la construction et la décoration de l'habitat, des matériaux naturels et sains pour le revêtement du sol, la peinture, le traitement du bois… en évitant au maximum les produits synthétiques.

A chaque produit jetable correspond une alternative durable. Il appartient donc au consommateur d'effectuer le bon geste (penser aux guides et aux organismes de conseils) ; mais aussi au producteur et au distributeur industriel de préparer la fin de vie de leurs produits dès la conception (éco-conception), de mettre sur le marché des produits durables... Il revient en outre à l'Etat et aux collectivités de former et d'informer les citoyens, de l'enfant à l'adulte, sur la prévention de la production des déchets, de donner un cadre juridique contraignant approprié, de se montrer exemplaire sur le sujet…

2. REUTILISATION : un éternel recommencement !

La réutilisation intervient après la phase d'évitement. On peut distinguer deux grandes voies de réorientation " en fin d'usage ", permettant d'éviter l'abandon, donc l'apparition du déchet :
- Les échanges locaux entre particuliers : ce sont les brocantes, les bourses, les dépôts-ventes…
- Les dispositifs de détournement des flux de déchets. On peut citer les " Ressourceries " ou Emmaüs, où sont récupérés toutes sortes d'objets qui sont réparés et ensuite revendus, favorisant ainsi la réutilisation de déchets dans les circuits de consommation courante et par ailleurs la réinsertion sociale. Enfin, on peut soi-même réparer plutôt que de jeter et racheter.
Qui plus est, le retour de la consigne contribuerait beaucoup à la réduction de nos déchets.

3. RECYLAGE : le mythe de Sisyphe

Le recyclage, qui constitue le dernier volet de cette politique de prévention, permet d'économiser les matières premières en transformant et en réintroduisant les matériaux dans le circuit économique plutôt que de les brûler ou de les enfouir. Toutefois, il faut bien garder à l'esprit que le procédé reste polluant et qu'on ne peut pas recycler à l'infini. Enfin, le recyclage peut avoir un effet déresponsabilisant lorsqu'il rend anodin le geste de jeter puisque " ce n'est pas grave, ça se recycle "… !
Le recyclage permet donc d'éviter un gaspillage des ressources mais ne doit pas nous faire perdre de vue la nécessité de réduire notre consommation !

 

Dans un sondage IFOP* effectué pour le compte de l’association Agir pour l’Environnement, 88% des personnes interrogées se déclarent favorables à une interdiction des plastiques à usage unique. Mieux, 9 Français sur 10 souhaitent un retour de la bouteille en verre consignée.

Alors qu’en dehors des bouteilles et flacons, seuls 3% des plastiques triés sont réellement recyclés, le large soutien dont bénéficie l’interdiction des plastiques à usage unique doit conduire le gouvernement à faire preuve d’ambition en renforçant les dispositions prévues dans le cadre de la loi sur l’économie circulaire.

Alors que le gouvernement semble s’orienter vers une politique du tout recyclage qui n’a jamais apporté la preuve de son efficacité, Agir pour l’Environnement appelle à réduire à la source la quantité de plastique mis sur le marché en interdisant les plastiques à usage unique.

Agir pour l’Environnement appelle la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Brune Poirson, à expérimenter rapidement le retour de la bouteille en verre consignée en mettant en œuvre une fiscalité dissuadant notamment l’industrie agroalimentaire de recourir au plastique pour les bouteilles d’eau.

Chaque année, une moitié des bouteilles vendues en France n’est pas recyclée, soit près de 5 milliards de contenant alimentaire dont la composition exacte demeure largement inconnue. Pire, une étude récente a apporté la preuve que les polaires et autres textiles synthétiques, issus du recyclage des bouteilles, relarguent, à chaque cycle de lavage, près de 700 000 microfibres plastiques dans les eaux. Cette contamination insidieuse est, pour Agir pour l’Environnement, la face cachée du recyclage.

Agir pour l’Environnement diffusera, lundi 1er avril, deux visuels intitulés « Le plastique ? Un poiSon d’avril ! » remplaçant le fameux poisson par une bouteille d’eau et incitera son réseau électronique constitué de plus de 500 000 contacts actifs à les imprimer et les coller dans le dos de leurs amis, voisins, collègues.* Sondage effectué du 20 au 22 mars 2019 auprès de 1004 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus par l’IFOP

En amont des débats entourant l’adoption du projet de loi sur l’économie circulaire, Agir pour l’Environnement lance une vaste campagne intitulée « Plastiques : Une bouteille à la mer ? », visant à obtenir l’interdiction des plastiques à usage unique et la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention de la mise sur le marché des emballages plastiques. 

En amont des débats entourant l’adoption du projet de loi sur l’économie circulaire, Agir pour l’Environnement lance une vaste campagne intitulée « Plastiques : Une bouteille à la mer ? », visant à obtenir l’interdiction des plastiques à usage unique et la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention de la mise sur le marché des emballages plastiques. Ceci passe notamment par la mise en place d’une expérimentation d’un retour de la bouteille en verre consignée. Chaque année, près de 5 milliards de bouteilles plastiques finissent incinérées, mises en décharge ou au bord d’une route, dans un sous-bois ou dans un cours d’eau !

Alors qu’en dehors des bouteilles et flacons, seuls 3% des plastiques triés sont réellement recyclés, force est de constater que l’objectif du projet de loi sur l’économie circulaire d’un recyclage à 100% des plastiques est au mieux une illusion, au pire une volonté maladroite de verdir le secteur de la plasturgie et de l’industrie agro-alimentaire.

Ce que le gouvernement nomme maladroitement une économie circulaire est au mieux un dernier tour de piste avant la mise au rebus définitive. La deuxième vie d’une bouteille plastique sous forme de fibres textiles se traduit par une contamination massive des eaux de lavage. En effet, laver quatre kilogrammes de vêtements en polyester peut conduire à la dissémination de plus de 700 000 micro-fibres synthétiques dans l’environnement. En fin de vie, les polaires et autres vêtements synthétiques deviennent des déchets ultimes dont la seule issue est actuellement l’incinération.

Face à cette contamination de l’environnement, il n’y a rien d’étonnant à constater que les selles humaines concentrent jusqu’à neuf types de plastiques et que les océans deviennent progressivement une soupe de plastique remplaçant progressivement le plancton.

Dans le cadre de la campagne « Plastiques : Une bouteille à la mer ? », Agir pour l’Environnement demande également la mise en place d’un registre permettant de connaître précisément la composition des plastiques avant de généraliser le recyclage. Rien que pour les plastiques à usage alimentaire, l’Europe autorise 582 molécules différentes, plastifiant, colorant, retardateur de flamme… L’association Agir pour l’Environnement s’interroge sur le devenir de ces additifs et le risque de réintroduire, via le processus de recyclage, des substances désormais interdites (comme le Bisphénol A par exemple).

Cette campagne prend la forme d’un document de campagne imprimé à 50 000 exemplaires et cible le ministre de l’Ecologie et la secrétaire d’Etat en charge de l’Ecologie.

 
 



Créer un site
Créer un site